Une auberge pas comme les autres

L’endroit est coquet pour une auberge de passage : l’architecture tout en courbe, presqu’en arabesque de la bâtisse laisse à penser qu’il s’agit là d’un ouvrage elfique. L’intérieur est doux, car on a allumé un feu de cheminée dont les flammèches viennent danser contre les murs légèrement froid et humides, signe que le printemps est proche. A peine entrée dans cette petite auberge que vous vous sentez réconforté, apaisé, peut-être l’héritage dissimulé d’un ancien charme sindar. Tandis que vous vous avancez lentement vers le comptoir, vous pouvez voir un elfe à la peau noire et aux cheveux d’un blanc immaculé essayant de se dissimuler dans un coin de la pièce. Il ne semble pas hostile, un miracle de la part d’un fidèle de Lolth ou peut-être d’Eilistraee. De l’autre côté, un homme massif tout de noir vêtu, un chapeau noir vissé sur sa tête, dissimulant grossièrement une avalanche de cheveux d’un noir très foncé. Son regard est pesant et pénétrant à la fois comme si ce dernier vous juger, vous jauger au plus profond de vous-même. Une grande pelle maculée de terre sied fièrement sur l’épaule de ce géant. Arrivé au comptoir, vous vous retrouvez nez-à-nez à un elfe, reconnaissable de part sa beauté androgyne, ses long cheveux d’un blond cendré et ses oreilles pointant vers le ciel. Un grand sourire vient irradier son visage et une infime sympathie se dégage du sindar. Il vous accueille dans sa langue natale, signe de respect envers vous :

« Suilad nîn mellon, mae govannen. Puis-je vous être utile * ? »

* trad : "Bonjour, mon ami. Quelle heureuse rencontre"

~* C'est vêtue de son éternel manteau de voyage à capuche, que la Demie-Elfe passe la porte de l'établissement. La Ménestrelle, adepte des voyages, se sent attirée par cet endroit, probablement du fait de la présence de cette aura ... elfique.

Elle laisse la porte se refermer doucement derrière elle. La haute silhouette de la Demie-Elfe ne se tient pas droite, on devine aisément la durée et la dureté de son dernier périple rien qu'en posant les yeux sur son manteau - feuilles mortes, tâches de boue, entailles et autres frotements dus à l'assaut des éléments ... Quelques mèches de cheveux ruisselant de pluie, et de sueur, s'échappent du capuchon de la Ménestrelle, et sa respiration est quelque peu sifflante.

Les battants de la porte émettent un bruit sourd. La silhouette se redresse, la Demie-Elfe s'appuie sur ses genoux afin de se retrouver en posture honorable. La Ménestrelle lâche un soupir, un râle de soulagement et resserre les pans de son manteau. Ensuite, restant dans la presquombre de l'entrée, elle daigne enfin rabattre le capuchon de son vêtement sur ses épaules.

Faris s'impose déjà de par sa taille - droite et athlétique du haut de son 1m97. Elle se distingue également de par les traits de son visage. Cette Demie-Elfe au visage certes anguleux et aux oreilles pointues, a cependant les yeux vairons, le teint blême, les cheveux foncés et les lèvres pourpres. Une cicatrice trône sous son oeil droit, d'un bleu hypnotique. Une épaisse mèche de cheveux lui barre la moitié gauche du visage, masquant son oeil à l'iris ambré. On distingue sous ses cheveux, en guise de bijou, une longue et fine plume rougeoyante, dont l'extrémité vient mourir dans le cou de la Ménestrelle. Enfin, la Demie-Elfe s'est parée de trois fines tresses, fermées par une perle de nacre chacune. Bien que sa chevelure ne lui arrive que péniblement sur les épaules, lorsque la Ménestrelle se recoiffe machinalement, elle révèle une queue de cheval - qu'elle dépose délicatement sur son épaule droite, le signe distinctif des "Sang-mêlé" en ses terres natales ...

La Ménestrelle balaye la salle du regard, furtivement. Elle rajuste la position de son sac sans fond, qu'elle porte en bandoulière. Enfin, elle se dirige vers le comptoir, les jambes lourdes, la Demie-Elfe a grand besoin de repos, de réconfort. Elle regarde l'aubergiste, lui sourit et lui demande de sa voix suave : *~


" Salutations, l'ami ... Pourrais-tu servir un verre de vin rouge à un voyageur épuisé ? "

Celebnor ne put être que ravis après l’arrivée de deux nouveaux clients, des clientes plutôt. Un grand sourire vient élargir ses lèvres, tandis qu’il se hâte de préparer les deux boissons. Il prit deux verres qu’il essuya machinalement, attrapa deux bouteilles et laissa couler les breuvages dans leurs verres respectifs tout ça en moins d’une minute. Même si les elfes sont réputés pour avoir une dextérité non négligeable, Celebnor est quasiment ambidextre et est aussi habile de sa main droite, que de sa main gauche, que son épée en témoigne. Il prend alors le verre de vin rouge et attrape un grain de raisin qui se trouve dans une corbeille de fruit, le tient dans ses mains et commence à incanter silencieusement. Le raisin se recouvre petit à petit de givre et se transforme en glaçon sucré, que le Sindar plonge dans le vin. Il tend le verre à la demie-elfe, toujours en lui souriant : « Voilà … pour votre plaisir, j’ai ajouté un petit ingrédient pour rendre la boisson plus ludique », puis il se retourne, prend l’autre verre et le tend à la Sindar : « Voilà pour vous, nîn mellon … » ajoute-t-il cordialement.

Pendant ce temps là, Solaufein Baenre observe la scène d’un œil mauvais. Le drow est assez grand et massif pour quelqu’un de sa race. Sa musculature en fait un guerrier redoutable, pour sûr. Une grande coiffe de cheveux d’un blanc immaculé vient submerger ses épaules robustes et son visage grave. Ses yeux mauves se posent sur les deux êtres lumineux et un rictus de dégoût apparaît sur ses fines lèvres blêmes. Pourquoi l’a-t-il envoyé ici ? Ssussun pholor dos ! hurla-t-il dans sa tête en direction de son maître. Il s’avança lentement, rabattit sa capuche sur sa tête afin de ne pas être gêné par cette horrible lumière puis s’arrête face à Celebnor, il lui fait quelques signes assez complexes à l’aide de sa main et le Sindar acquiesce comme s’il avait compris le message :
- Usstan Ssinssriggin raldarin l'waess da'fol Tu'rilthiir, marmonne Solaufein qui n’en peut plus de se trouver dans cet endroit qui pue l’elfe à plein nez.
- Malla Jabuk uk phlith jal sarn, Solaufein … répond Celebnor qui semble comprendre et parler le langage des profondeurs.
- Ssussun pholor uk ! injoncta l’autre qui croisa les bras contre son buste et qui semblait faire la moue. Son regard était fixé sur la demie-elfe.

~* La Ménestrelle regarde faire l'aubergiste avec envie. En attendant d'être servie, elle s'assied lentement sur un haut tabouret installé juste en face du comptoir. Lorsque Celebnor présente le verre de vin à la Demie-Elfe, celle ci lui sourit faiblement mais poliment : *~


" Merci beaucoup, l'ami. Il me tarde de goûter à ton noble breuvage ... Combien te devrai-je pour ce verre ? "


~* Mais avant que la Ménestrelle ne puisse porter le verre à ses lèvres, ou que l'aubergiste ait le temps de répondre, le Drow s'incruste. Faris baisse les yeux, fixant son verre de vin, et fait mine de ne pas comprendre les paroles de Solaufein.

Alors qu'elle fait glisser ses mains sur le comptoir, la Ménestrelle se met à passer l'index gauche sur le rebord de sa coupe, l'air songeur ... Désormais, Faris a les yeux rivés sur l'alliance en adamantium qu'elle porte à la main gauche. Ses traits se durcissent alors, légèrement.

La Ménestrelle regarde successivement le grain de raisin gelé flotter dans sa boisson, son alliance et l'anneau d'or épais qu'elle porte au pouce de la même main. Elle finit par lâcher un long soupir, accoudée au comptoir, la tête dans sa main droite. Faris chasse les quelques gouttes de sueur froide, due à la fatigue, qui perlent sur son front du revers de la main gauche. Bien qu'elle sente les yeux du Drow posés sur elle, la Ménestrelle ne daigne pas croiser son regard. Elle ressent de sa place la haine ancestrale des habitants de l'Outreterre enfin leurs opposés : *~


" (thghts) Nîmwendil, aussi, était comme ça ... Mais aucun être vivant sur cette terre ne peut se douter de mes origines. Que ce Drow me haïsse, ça m'est égal. Il sera d'autant plus vexé d'apprendre que le sang des maîtres de l'Outreterre coule dans mes veines. Après tout ... Qui peut réellement se douter de ce que je suis ...? "


~* La Demie-Elfe esquisse alors un sourire et lève les yeux vers l'aubergiste ... *~

Celebnor croise son regard et esquisse à nouveau un sourire avenant. A travers-lui, on sent toute l’âme bienveillante de cette taverne. Il fait un dernier signe complexe de la main au drow qui s’éloigne silencieusement en sifflant comme un serpent prêt à mordre. Pour ceux qui connaissent les Drow, ils auront compris qu’il s’agit là du « Code », le langage gestuel des elfes noirs, un langage qui permet de rester muet dans l’ombre mais de rester grouper pour surprendre et exterminer la victime : « Quelque chose vous tracasse, mon amie ? » demande alors Celebnor de sa voix incroyablement mielleuse qui fait sortir Faris de sa méditation. Même si son visage reste aimable, une lueur beaucoup plus froide vacille dans ses pupilles. Une lueur de mort, de guerre, de déception … Quelque chose de dangereux en somme. Celebnor possède sûrement un passé plein d’épouvantes et d’horreurs qu’il tente de dissimuler derrière son air de Sindar et pour qu’un Sindar copine avec un Drow, il faut vraiment que ce passé soit sombre …


Solaufein était maintenant près de la cheminée. La lueur dansante vient parfois révéler l’éclat de ses yeux pourpres. A vrai dire, pour un habitant de la surface, tous les Drow se ressemblent physiquement mais quelqu’un qui les côtoie pendant un moment (en restant vivant, bien sûr) s’aperçoit que tout comme leurs cousins les elfes, les Drow possèdent une certaine beauté qui se décline de maison en maison. Solaufein fait parti de la grande maison Baenre, qui possède plusieurs résidences en Padhiver. Bien qu’à la base, fidèle de Lolth, cette maison s’est très vite tourner vers Eilistraee. Comme beaucoup de Drow, ils ont été jugés faibles et indignes de rester à Menzoberranzan, la capitale de l’Outreterre. Les stigmates d’un tel passé hantent toujours le visage rude de Solaufein. Son œil de félin reste toujours collé sur la demie-elfe. La concentration se lit sur son visage noir et d’un pas feutré, il avancera vers elle, fouillant rapidement dans la poche droite de sa besace. Très rapidement, il l’effleure et murmure d’une voix que seuls les Drow peuvent entendre : « Usstan belbau belbol, Tu'rilthiir. Dos Og'elendar ussta malla Jabbuk lueth usstan om elggar dos » (je t’offre un présent, l’elfe de la surface. Trahis mon honorable maître et je te tuerai). Puis il sortit de la taverne d’un pas plus rapide. Quelque chose pesait dans la poche de Faris, quelque chose de lourd comme le métal. Probablement un bijou … avec un mot où figurait simplement une rose noire et une citée qui semble flotter dans les airs.

~* La Demie-Elfe laisse échapper un bref soupir. Elle ne répond au tenancier de l'établissement qu'en baissant les yeux et fixant le morceau de fruit gelé qui flotte et tournicote joyeusement dans son verre d'alcool.

Enfin, pour éviter de dire quoi ce soit, Faris porte le verre à ses lèvres, tenant sa coupe avec style, à l'aide de seulement deux doigts de sa main gauche. Elle est donc toujours accoudée au comptoir, l'air rêveur. Elle apprécie la considération que Celebnor semble lui porter, mais se convainc elle-même que ces intentions ne sont dues qu'au lieu, et aux origines elfiques évidentes de la Ménestrelle.

Faris boit une lampée de son vin rouge ... Elle s'en sent immédiatement réconfortée. Un sourire en coin, de gourmandise, vient illuminer quelques instants le visage fatigué de la Demie-Elfe. Les origines Sindar de Celebnor sont claires ; une aura de réconfort s'est comme posée sur la Ménestrelle. Aussi bref que cet instant a été, il se renouvelle lorsque Faris boit une deuxième gorgée, moins importante, de son verre.

Alors que la Ménestrelle repose son verre sur le comptoir et qu'elle s'apprête à féliciter l'aubergiste pour ses talents, Solaufein vient effleurer la Demie-Elfe. Sentant le poids du message dans la poche de son manteau, Faris fronce légèrement les sourcils et baisse la tête afin d'éviter de croiser le regard du Drow, et ainsi de le défier. Elle est assez surprise de constater que Solaufein s'adresse à elle dans la langue des habitants de l'Outreterre. Elle ne fait rien de plus que regarder le Drow sortir de l'établissement, et porte la main à sa poche lestée du fameux message.

Impossible de ne pas reconnaître l'alliance en adamantium de Nîmwendil. La Demie-Elfe n'a même pas besoin de regarder le bijou pour avoir confirmation. Elle l'a reconnu simplement en le touchant. Quand aux dessins ... Ils sont eux-mêmes suffisamment évocateurs pour réveiller les sentiments de la Ménestrelle. Faris y jette un coup d'oeil furtif avant de remettre le tout à sa place d'origine. Elle se tourne vers Celebnor : *~


" Ton art de la table est indéniable. Je m'arrêterai avec grand plaisir dans ton humble refuge, à l'avenir. Mais tu ne m'as toujours pas dis combien je te devais ..."


~* Sur ces paroles, Faris plonge deux doigts dans son verre afin de pouvoir croquer le grain de raisin, bientôt débarrassé de sa couche de glace. Le morceau de fruit craque allégrement sous le coup de mâchoire de la Demie-Elfe, qui s'empresse par la suite de siffler le reste de son verre.

La Ménestrelle réalise que malgré son récent voyage, elle devra bientôt repartir sur les chemins qui mènent à Suran'dir ... La cité qui flotte dans les airs, griffonnée sur le bout de papier que lui a confié Solaufein, n'est autre que la grande citadelle de Deneria, le pays d'origine de Faris : *~


" (thghts) Suran'dir a presque retrouvé son aspect d'origine aujourd'hui, et je doute que Nîmwendil sache que l'on a finalement réussi à remettre la maison de Fordragon, la citadelle de Lufénia sous la tutelle d'Idyyl et Warlinas, en place. Nîmwendil n'a jamais accepté de participer à notre cérémonie de mariage, sans doute à cause de Selad et de ses propres doutes ... Je vais certainement devoir convoquer 'Opalion', désormais régent de la cité d'Amoria. Il a installé son portail près de la source de Coeur et Sang de loup ... Il me sera ainsi plus simple de rentrer. J'espère que Chrysaor s'en tire bien avec la direction d'Elzhékia, et que Famëris continue son excellent travail sur Splendhya. Seule la cité des Anges attend le retour de son maître, désormais ... "


_______
(HRP) Notes sur Suran'dir : ce sont tout simplement les terres natales de Faris, Suran'dir est un continent que 5 cités, dites de l'étoile, se partagent.

Il y a tout d'abord Deneria, située à l'extrême Ouest, la cité des Anges dont Faris a la charge.

Ensuite, dans le sens des aiguilles d'une montre : Amoria, la cité des Innocents, sous le commandement de Lutz Clayrha-Noah, un des maîtres de Faris.

Ensuite, Lufénia cité des Merveilles, dont les terres ont été confiées aux deux derniers Gardiens de la Confrérie de Sabre-Lune dont Faris est la fondatrice d'origine.

Ensuite, Elzhékia cité du Souvenir placée sous la coupe de Chrysaor, un autre maître de Faris.

Et enfin Splendhya la Sombre cité, royaume guerrier et destructeur de Suran'dir en guerre perpétuelle avec les autres territoires, dont la propre fille de Faris, Famëris, se charge de contenir les assauts grâce à la discipline de Syrth.

Plus de détails sur Faris et son histoire ... Au prochain numéro ! (/HRP)

~* La Demie-Elfe se redresse sur son tabouret, lorsqu'elle entend la voix de cette autre femme briser le silence au comptoir. D'instinct, elle se tourne vers son interlocutrice, faisant sortir sa tête du creux de sa main droite. Faris préférait par politesse pouvoir regarder la personne conversant avec elle au moins de profil, et jamais de dos.

Puisque l'Humaine est assise à la droite de la Ménestrelle, elle a tout le loisir de se laisser envoûter par la profondeur, et à la fois le tranchant, du bleu de son oeil droit - ainsi que la cicatrice trônant sur le dessus de sa paumette. La Demie-Elfe esquisse un sourire en direction de son interlocutrice.

L'apparence compte assez peu pour la Ménestrelle, qui compte de nombreuses rencontre à son actif, et autants de milieux fréquentés au cours de sa vie. Faris ne se laisse donc pas rebuter par l'aspect de la jeune femme à qui elle fait, pour moitié, face. Bien qu'en des temps reculés son attention se serait portée sur la magnifique rapière de la jeune femme, Faris ne lâche pas l'Humaine du regard : *~


" Vous avez raison, cet aubergiste a du talent et beaucoup de goût ... Quant à ce bijou ( elle ramène alors sa main gauche à hauteur de regard de son interlocutrice, pouce replié sur sa paume ) ; eh bien je vous remercie du compliment. Ce n'est ni plus ni moins que mon alliance, pour laquelle j'ai mis à profit mes talents cachés d'orfèvre. Travaillée dans une matière aussi rare que l'est le véritable amour d'une vie. "


~* La Demie-Elfe affiche un sourire peiné. L'évocation de ce mariage qui n'a jamais réellement eu lieu faute de célébration, et la présence de la jumelle de son alliance dans la poche de son manteau, ne sont pas faites pour la mettre à l'aise. Lestement, elle laisse retomber sa main gauche sur le comptoir, puis joue avec son massif anneau d'or ornant son pouce et replie son bras vers elle.*~

Celebnor inclina poliment la tête face aux remarques agréables de ses convives. Un mince sourire vint étirer ses lèvres bien dessinées, puis il fera remarquer à ses clients, toujours de sa voix mièvre, que ce soir, la tournée était offerte par la maison. Le Sindar observe longuement l’Humaine et la demie-elfe qui parle d’un bijou, celui que Solaufein venait de glisser dans la poche de Faris. Il savait de quoi il s’agissait, comme il savait qui en était l’expéditeur mais son visage savait facilement feinter la surprise, notamment grâce à ses dons de barde. Il pose donc un regard curieux sur l’objet et fait semblant de s’y intéresser.

Lorsqu’un autre Sindar fit son entrée dans l’auberge, le regard de l’elfe se détacha du bijou et se porta instantanément vers l’autre. Il arque un sourcil puis s’incline : « Suilad nîn hanar, je sens une grande nostalgie en vous, peut-être puis-je vous être d’un quelconque secours ? » lui demande-t-il gentillement, avant de taper trois fois dans ses mains. Les instruments (un luth, un violon et une flûte) qui siégeaient sur une petite estrade commencèrent à jouer un air lent, profond et grave. Un chant qui apaise le cœur et l’esprit, non sans y laisser un arrière goût amer de mélancolie. L’auteur de cette musique devait être bien languissant pour écrire un tel acte. La musique décrocha un sourire légèrement pâle à Celebnor.

~* Par réflexe, la Ménestrelle tourne la tête vers l'entrée de l'auberge et aperçoit l'autre Sindar faire son entrée. Désormais tournée aux trois quarts vers le nouvel arrivant, Faris a replié son bras droit vers elle, main posée sur l'extérieur de sa cuisse gauche, et s'appuie sur le comptoir à l'aide de son autre bras.

La Ménestrelle sourit poliment au deuxième Sindar des lieux. A-t-elle bien lu dans ce regard les mêmes doutes que tous les natifs de la forêt ressentent à son égard ? Son aura la trahit, c'est indéniable. Pas un seul instant ne passe sans que la Demie-Elfe ne soit débarrassée de la malédiction du "Sang-mêlé" qui pèse sur elle - un statut hérité de son propre père : *~


" (thghts) Enfin, mieux vaut qu'ils perçoivent mes origines elfiques ambigües, plutôt qu'ils se doutent du secret de fabrication de mon âme. Ce qui me rend perplexe, c'est plutôt l'attitude de ce cher Celebnor et du lieutenant Solaufein. Tous les deux portent la trace olfactive de Nîmwendil, ce qui explique pourquoi le Drow s'est adressé à moi dans sa langue natale. Il savait que je comprendrai. Hm ... Ca ne l'empêche pas de me détester pour le peu de 'noble' sang d'elfe de la surface qui coule dans mes veines. Quand je pense que, mise à part ma taille, je ne ressemble pas du tout à ma mère ... Qui peut bien se douter que mon deuxième parent est loin d'être humain ? "


~* La Demie-Elfe se remet à sourire. Sa longue existence l'a amenée à devenir très fière de ses origines, et à entretenir le mystère autour de son aura à double tranchant. Le temps de sa réflexion, le tenant des lieux avait convoqué son orchestre.

Faris trouve la mélodie fort appréciable, mais juste un peu dommage que ce ne soit pas Celebnor lui-même qui ait pris un instrument en main pour composer. L'attention de la Ménestrelle se porte instinctivement sur le luth, son instrument de prédilection. Toute cette ambiance elfique aurait certainement fait fuir un Solaufein enragé, écoeuré par cette atmosphère, très guimauve, pour un Drow.

Une dernière fois, Faris glisse sa main dans sa poche. Elle ferme les yeux. Enrobant la jumelle de son alliance dans le morceau de parchemin sur lequel figure la rose noire, la Ménestrelle frotte son anneau doré de l'index gauche, avec une concentration pure.

Le message de Solaufein a désormais disparu, se retrouvant actuellement entre les mains des deux autres Gardiens de la Confrérie de Sabre-Lune, à Lufénia : Idyyl la Tieffeline et Warlinas, la Demie-Drow ... La citadelle de Fordragon ne tardera pas à prévenir les royaumes voisins du retour imminent de l'héritière du trône de Deneria. *~

~* Les choses s'accélèrent. Entre l'orchestre qui joue depuis déjà quelques minutes, la gaieté apparente de Celebnor, l'autre Sindar qui clame des vers au bon souvenir de ses terres natales, le nouveau barde apparemment très copain avec sa besace qui vient d'entrer et l'attitude de la jeune femme assise à sa droite, Faris ne peut que penser que l'atmosphère vient incontestablement de se réchauffer.

Son regard vient à se perdre dans les ombres de la taverne, là où l'homme, apparemment pas commode, bichonne sa pelle maculée de terre : *~


" (thghts) Bien qu'il commence à y avoir un peu trop de monde pour moi, lui n'a toujours pas bougé ... Je ne ressens sur lui aucune marque connue si ce n'est ... ( elle fronce légèrement les sourcils et plisse les yeux ) Evidemment, c'est un 'avatar'. Avantage pour moi, je ne risque pas de figurer sur sa liste. Avantage pour l'établissement et son propriétaire, c'est le garde du corps idéal. "


~* Les yeux de la Demie-Elfe se détournent ensuite du curieux et maussade personnage tapi dans les ombres ... Ayant une forte propansion à se perdre dans ses pensées, Faris préfère plutôt porter son attention sur l'ambiance de l'auberge, et la discussion que sa voisine a entamée avec elle. La Ménestrelle a déjà assez à penser avec son retour dans ses terres natales.

Elle jète un oeil sur le nouveau venu, lui adressant au passage un bref signe de tête. Alors que son attention aurait pu se porter sur "le compagnon" remuant dans la besace d'écailles et l'attitude passive du barde, Faris du en retourner à ses conversations de comptoir avec l'Humaine .. Elle lui adresse un sourire entendu : *~


" Voyons l'amie ... Vous me flattez certes, mais la chance n'a rien à voir là-dedans. J'aurais aimé naître avec des talents d'orfèvre, mais il m'a bien fallu passer par un long et difficile apprentissage pour en arriver à ce résultat. Qu'importe, comme vous dîtes, si vous ne possédez pas le quart de mes talents, je vois très bien que vous avez du potentiel. L'envie se lit dans votre regard, puisez votre force là dedans. Et ... Je suppose que l'arme que vous portez ne fait pas uniquement office de décoration ? Je doute fortement de votre médiocrité dans le maniement des armes de guerre. Votre arme n'est pas le genre de joujou que l'on confierait à une gamine ... "

Celebnor s’exécute et grommelle un peu face à l’attitude un peu trop blafarde qui caractérise si bien les sylvains. Il prend un verre qu’il essuie proprement (comme tout elfe, il est assez maniaque sur certaine chose) puis verse de l’eau dans ce dernier. Il regarde sa corbeille de fruit d’un air réfléchit, essayant de trouver un petit ingrédient qui agrémenterai la boisson. Il prend un peu de menthe qu’il écrase dans sa main pour en faire suer la sève qui tombe à petite goute dans l’eau puis mélange le tout avec un brin de paille. La boisson sans nul doute devrait assouvir les besoins nostalgiques du sylvain. Le Sindar tend alors le verre au sylvain. L’odeur subtile et boisée qui s’échappe de l’eau devrait faire son effet, pense alors Celebnor : « Voilà pour vous, mon ami … » dit-il chaleureusement. Puis il détourne son regard vers le nouvel entrant. Quelque chose de particulièrement puissant émane de lui.

Toujours dans son coin, silencieux comme une tombe, le Fossoyeur observe et écoute. Il est très grand et très musclé, ce qui en fait un véritable colosse. L’homme est vêtu tout d’un noir qui engloutit la lumière et son visage muet reste caché par les ombres d’un grand chapeau. Il les observe tous de son œil luisant de prédateur, parfois il sort un bout de parchemin de sa poche et s’attarde sur l’écriture féminine qui y sied. Souvent il secoue la tête et laisse un soupir qui n’en finit plus. Enfin, il décide d’aller au comptoir, la faim venant torturer ses entrailles pourries. Son pas est lourd, bruyant et fait presque trembler le sol de la taverne. Dans sa démarche, sa grande pelle se balance sur son épaule comme si le couple exécutait une valse macabre. Rien qu’en sa présence, l’aura chaleureuse de la taverne s’affaiblit et c’est la tristesse qui envahit les personnes trop proches de lui, le maudit. Il pose son regard vers le tavernier et s’exprime d’une voix gutturale et uniforme : « Je voudrai de la viande, maître elfique. De la viande crue si possible … »

Celebnor est réveillé de ses songes par l’ombre que dessine la silhouette massive du Fossoyeur. Il fait la moue quand celui-ci vient vers lui pour lui demander de la viande crue. Quelle étrange requête pour lui. Il s’exécute et va chercher une pièce de viande dans son cellier qu’il ramène sur un plateau d’argent. Par politesse, il y mettra aussi des couverts …

~* La voix caverneuse du Fossoyeur a le mérite de glacer le sang de la Ménestrelle. Elle regretterait presque d'avoir porté les yeux sur lui ; comme si son regard avait activé les membres du colosse ... Faris arque un sourcil, l'air aussi dubitatif que Celebnor, lorsque le Fossoyeur réclame de la viande crue à manger. Elle se dit que cela aurait pu être pire. Le grand gaillard aurait très bien pu décapiter un client avec sa pelle et en faire son repas - ou alors par simple jeu. Même, il aurait pu réclamer de la viande faisandée ...

La jeune femme assise à côté de la Ménestrelle semble quelque peu ruminer les paroles de cette dernière. La Demie-Elfe ne croit pas avoir froissé son interlocutrice. Même le fait d'évoquer la ravissante rapière de l'Humaine n'est pas destiné à déstabiliser son propriétaire. Dans le silence qui s'est installé dans la conversation, Faris triture une énième fois sa fameuse alliance ... S'il vient à la jeune femme l'idée de croiser le regard de la Ménestrelle, celle-ci lui adressera un sourire gené.

Les yeux de Faris s'atardent désormais sur les langues noires qui jaillissent du sac d'écailles du troisième barde des lieux. Elle plisse les yeux, il n'en faut pas plus pour alimenter la curiosité de la Demie-Elfe. L'attitude de la "chose" qui a trouvé refuge dans la besace de l'artiste n'est pas sans lui rappeler un égo particulièrement proche de Faris. Le temps de réaliser cette ressemblance, les tentacules s'en sont allées. Les oreilles de la Ménestrelle se dressent légèrement. Si l'artiste voulait passer inaperçu, il ne peut pas compter sur les sens de la Demie-Elfe. Et pourtant, Faris ne s'amusera pas à davantage porter l'attention du public sur l'infortuné barde ...

Un frisson, un autre, vient courir le long du dos de la Ménestrelle, lorsque le bruit des puissantes mâchoires du Fossoyeur qui se referment sur la pièce de viande se fait entendre. La Demie-Elfe ne prend pas la peine de se retourner afin d'observer l'art de la table du colosse. L'aura de malheur qui entoure le Fossoyeur a bien entendu prise sur Faris, mais cette malédiction qui pèse sur le grand gaillard a également le curieux effet d'attiser une certaine forme de compassion chez la Ménestrelle.

En dépit de la lourde présence du Fossoyeur, la Demie-Elfe ose interpeler Celebnor pour formuler sa demande : *~


" S'il te plait l'ami ... Puisque tout le monde semble vouloir se plier à la loi de son estomas, pourrais-je également bénéficier des bienfaits de ta cuisine ? Une omelette, un bout de pain et du fromage me suffira amplement. "


~* Enfin, elle ponctue ses paroles d'un hochement de tête respectueux et d'un sourire poli. *~

Les bruits de sussions, les gargouillis et autres borborygmes désagréables qui émanent de la bouche irascible du Fossoyeur pourrait en dégoûter plus d’un, Celebnor pour commencer. Le Sindar commence à avoir la nausée et la tête qui tourne et il faudra l’intervention de Faris pour que le pauvre elfe puisse fixer son attention sur autre chose que le carnage du Fossoyeur. Il pose un regard nauséeux sur la demie-elfe puis hoche de la tête poliment avant d’aller dans sa petite cuisine. Il sort d’un tiroir un petit objet magique qui permet d’allumer rapidement un feu. Il revient ensuite dans la taverne et fixe son regard sur le Barde : « Ola messire, que souhaitez-vous croquer ce soir ? Je suis fin cuisinier et je suis sûr que je peux contenter n’importe quelle demande » dit-il le sourire en coin, l’œil fier et pétillant. Après le désastre du Fossoyeur, il faut bien qu’il fasse preuve de génie pour conserver sa nouvelle clientèle. Avant même que le Barde eut répondu, il repart illico en cuisine et commence à faire parler ses dons pour la nourriture. Quand on commande un repas chez un elfe comme Celebnor, on peut être sûr de ressortir de la taverne, le ventre remplis pour dix jours, par Elendil !

Au même moment, le Fossoyeur prend tout son temps pour manger, pardon, ingurgiter plutôt, sa viande. Il n’a pas prit les couverts que lui tendait le Sindar, après tout il n’en avait pas besoin et à dire vrai, il ne savait pas comment s’en servir. Il arrache simplement les chairs avec ses doigts qui possèdent une force qu’on n’aurait pu soupçonner chez un homme … puis enfourne la viande sanguinolente dans sa bouche avant de la mâcher, la bouche ouverte, de la mâcher encore, puis d’avaler le tout. Il ne se doute pas un instant qu’il puisse gêner les convives de la taverne. Puis au fond, une taverne, c’est fait pour y venir manger, non ?

~* Et alors que tout le monde s'active - Celebnor à la cuisine, l'autre barde au luth ... La Demie-Elfe est toujours aussi promte à se laisser submerger par le flot de ses pensées. L'absence de retour de la part de Vaeylon l'oblige également à céder à ses vieux démons. Et même les claquements de mâchoires du Fossoyeur ne peuvent empêcher Faris s'aller explorer les méandres de son esprit.

Les yeux de la Ménetrelle s'éteignent, et ce malgré l'ambiance générale, ou même les fabuleuses odeurs qui proviennent de la cuisine où Celebnor fait son oeuvre. La Demie-Elfe ressent profondément chaque note de la mélodie jouée par le barde. Sa respiration se fait plus lente, et ses yeux sont maintenant mi-clos. Faris est sans aucun doute entrée dans une sorte de méditation.

La tête légèrement penchée en avant, les cheveux entremêlés de la Ménestrelle viennent lui caresser le visage. Les mèches en sont assez longues pour que la Demie-Elfe puisse porter les lèvres à la queue de ses cheveux, afin de les mordiller. Etrange attitude que celle-ci, pour une personne de la trempe de Faris. Toujours est-il que dans cette posture, elle semble vraiment imperturbable ...

La magnifique plume rouge qui descend le long du cou de la Demie-Elfe vient parfois l'y chatouilller dans son creux. De temps à autres, Faris se met à vaguement en sourire. Au bout de quelques instants, quand en fait Celebnor ressort de la cuisine pour servir la Ménestrelle, cette dernière pousse un long soupir, et son regard semble de nouveau s'illuminer de la flamme de vie. Les yeux de Faris se balade du Fossoyeur au joueur de luth ...

Quelle étrange sensation que celle que la Demie-Elfe vient de ressentir. Au milieu de la mélodie jouée par le barde, il lui a semblé entendre une sorte de tintement. Un son de clochette ? La Ménestrelle se gratte le bout du nez ... Non, le bruit qu'elle vient d'entendre semble bien réel, et ne provient pas du sac d'écailles, pas comme les deux précédents. Alors, machinalement, Faris écarte les pans de son manteau de voyage.

Bien la Demie-Elfe soit assise sur un haut tabouret au comptoir, l'une de ses jambes - la gauche, n'est pas pliée, mais suit négligeamment la descente du tabouret, et son bout de son pied touche à peine le sol. Faris plonge la tête sous son manteau, ses mains tenant bien haut le col de son vêtement. Seuls quelques murmures s'échappent du "refuge" de la Ménestrelle. Peu de temps s'écoule avant que Faris ne sorte la tête de sous son manteau. La Demie-Elfe affiche un sourire en coin, un très malicieux sourire ... *~


" (thghts) Murasame ... Je ne t'attendais plus. Je n'ose te demander jusqu'où tu es allée, ma dévoreuse. Ton retour me réjouit autant qu'il me peine, car cela confirme que je n'ai plus le choix quant à un retour à la maison. D'autant plus que Nîmwendil semble m'attendre là-bas. Enfin, avec un peu de chance, il est seulement en route. Inutile de te demander où tu as obtenu cette clochette hein ? Je te demande pardon de ne pas t'avoir saluée plus tôt, mais la fatigue m'étreint depuis de nombreux jours, et je me suis laissée bercer par cette ambiance reposante ... Serait-il possible que tu aies entendu mon appel, lorsque je t'ai comparée à ... cette chose qui étend son voile noir depuis ce sac, là-bas ? Non, ne réponds pas ... Je connais parfaitement ta réponse. Merci d'être venue si vite. "


~* Et ainsi, la Ménestrelle porte automatiquement la main à la garde de son arme de prédilection - un katana rituel, de surcoît à égo, d'une valeur improbable. L'arme est accrochée à un obi de couleur bordeau, et sa lame visiblement intacte suit parfaitement la silhouette de Faris. Pour ceux dont les sens sont assez éveillés, il semble évident que la Demi-Elfe ne portait pas "Murasame" à la ceinture lorsqu'elle est entrée dans l'établissement. Pour les autres qui ne font pas la différence, c'est le manteau de la Ménestrelle qui les a trompés ... *~

~* Le barde aura finalement réussi à attirer toute l'attention du public sur lui en tombant de son tabouret. Des éclats de rire, des applaudissement viennent accompagner cette chute pour le moins inattendue. Même la Demie-Elfe a failli se laisser prendre au jeu, mais lorsqu'elle réalise que les yeux de l'artiste sont rivés sur la garde de "Murasame", elle se contente d'arborer un sourire malsain.

Le barde aura tout de même la sagesse d'attendre que la clientèle s'en retourne à ses occupations et discussions avant de saisir sa moitié d'arme et de se diriger vers Faris. Et dire que la Ménestrelle a pensé, l'espace d'un instant, qu'elle pourrait manger son omelette fumante tranquille après la cascade du joueur de luth ... Tout sourire s'est efffacé du visage de la Demie-Elfe. Elle sait qu'il sait. L'expression enfermée dans les yeux dorés du barde ne l'avait pas trompée.

Les yeux de Faris s'attardent sur la garde de la rapière. En dehors de la capacité de ce morceau d'arme à étendre les ombres autour de lui et de son porteur, l'objet semble inoffensif. La Ménestrelle reste cependant sur ses gardes, elle ne sait que trop bien à quel point les apparences peuvent être trompeuses. Ce mélange alchimique des matières n'est d'ailleurs pas sans lui rappeler les ouvrages d'un certain Lord. Ce forgeron qui a une véritable tendresse pour l'obsidienne ... Après tout, si le barde reste muet, la Demie-Elfe est loin de pouvoir se fixer sur son sort - qu'est-ce qu'il va bien pouvoir lui dire ou lui demander ?

S'il est également une chose qui retient Faris d'engager tout combat, c'est la présence du Fossoyeur. Le colosse qu'elle désigne elle même comme un "avatar" risquerait de se sentir pousser des ailes en présence du pouvoir de la lame de flétrissure. Seule issue possible en cas d'affrontement : entraîner le barde dehors. Mais la Ménestrelle ne pense pas devoir en arriver là.

Faris incline la tête à l'approche du joueur de luth. Par précaution, elle ne retire pas sa main de son arme, effleurant sa garde du bout des doigts. Puisque l'artiste ne semble pas enclin à engager la discussion, la Demie-Elfe arbore un sourire à la fois amusé et poli. Elle redresse alors la tête : *~


" Il y a un problème, l'ami ? "


~* Sa voix ne manque pas de charme, et son regard non plus. Le barde sera bien obligé de parler, d'une manière ou d'une autre ... *~